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| >> La banalité de la vieKaelyaModératrice - CommerçanteMessages : 31 Vos Points : 22346 Date d'inscription : 09/02/2012 Age : 26 Localisation : Auvergne :B Votre personnage:Votre Personnage: Sujet: >> La banalité de la vie Lun 20 Mai - 13:51 | |
| « La Banalité de la vie »
- Citation :
Noir, il fait noir. Je ne suis pas dans le monde réel à cet instant, non, je suis dans des bras fors et chauds, des bras réconfortants, ceux de Morphée. Il n'y a que là où l'on se sent bien, et apaisé, quand on est comme moi, une femme des rues. C'est le seul moment où l'on n'a plus de problèmes, et qu'on ne pense pas. C'est le seul moment où l'argent ne compte pas, et qu'on ne se sent pas rejeté. J'aimerais bien rester dans ce monde imaginaire, celui des rêves, mais je ne peux pas. Une brise fraîche vient caresser mon visage, lentement. Je grogne, je ne veux pas ouvrir les yeux. Et pourtant, c'est ce que je fais. La lumière du jour m'aveugle, je crois que j'ai dormi plus longtemps que d'habitude. J'ai du me reposer six heures au moins cette fois-ci. Et puis, je regarde autour de moi. Je me suis endormie dans l'angle de la rue des commerces, là où je travaillais hier. Et certains commerçants sont déjà là, à installer leurs bazars en tous genres. Je suis bien moi, ici, contre ce mur, au chaud sous ma couverture. Mais je dois me lever, je n'ai pas le choix si je veux manger un peu. J'enlève le tissus qui me sert de draps et je le plie soigneusement pour le ranger avec le reste de mes affaires, dans la sacoche portée par mon âne brun. Et puis je prends ma longue chevelure sèche et bouclée, pour la tirer vers l'arrière de mon visage. Je l'attache comme je peux, et la coiffe de plumes d'aigles. Voilà, je suis prête. Il ne me reste plus qu'à installer mon stand, moi aussi. Il y a quelques jours, j'avais fabriqué des bouquets et couronnes de fleurs sèches, et des bijoux en tous genres. Il m'en reste pas mal à vendre, c'est toujours ça de gagné. J'espère seulement me faire un peu d'argent en cette froide journée.
Et voilà, tout est à présent installé, et les passants commencent à arriver. Mais beaucoup viennent acheter du poisson, ou bien des légumes. Je n'ai pas la chance d'en vendre. Certains sont plus aisés que d'autres, ils pourraient tout de même faire un petit geste, et m'acheter l'une de mes broches ! Je déteste également en voir certains, avec leurs beaux vêtements, et leur argent qui leur pend au nez. J'en ai même vu un tout à l'heure, hésiter à la place d'à côté, entre deux robes pas données, pendant plus d'un quart d'heure. Et finalement il a pris les deux. « De toute façon, j'en ai les moyens ! » qu'il avait plaisanté. J'ai bien cru que j'allais les lui faire manger, ses robes ! Mais je me suis retenue. C'est pas comme ça que je vais me faire de la clientèle.
« Allez, venez voir ces magnifiques bouquets ! C'est pas cher, et ça fait toujours plaisir ! Venez respirer leur beau parfum, et admirer leurs couleurs printanières ! »
Je me sens idiote à crier ça, en boucle, pour attirer les curieux. Surtout que je n'ai pas l'impression que ça marche des masses. Mais en fait, ce n'est pas vraiment la vérité, je veux dire que ce n'est pas ce que je pense. A vrais dire, le plus correcte serait de crier tout autre chose. Quelque chose du genre "Allez bande d'égoïstes, venez gaspiller votre argent pour la bonne cause ! Venez me donner vos sous, et ne traînez pas trop, j'ai pas que ça à faire !" Le problème, c'est que je ne penses pas que ça marche. C'est pour ça que je continue avec mon air débile et mon sourire forcé. Peut-être que je finirais bien par avoir des intéressés ...
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